Chaupadi, une tradition dangereuse pour les femmes

Depuis juillet 2011, Aide à l’Enfance de l’Inde et du Népal (AEIN) s’engage à côté de son partenaire népalais « Social Service Center (SOSEC) » dans 18 villages du district de Dailekh. Cette région, située à l’ouest du Népal, compte parmi les plus reculées et les moins développées du petit Etat himalayen. La majorité des villages n’ont pas accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’eau potable de bonne qualité, aux moyens de transport public ainsi qu’aux services gouvernementaux.

S’ajoute à ces problèmes la pratique ancestrale du « Chaupadi », qui consiste à isoler les femmes du reste de la société pendant leurs règles. Les femmes sont alors éloignées de leur domicile et doivent vivre dans des abris ou refuges d’animaux, souvent dans des conditions très précaires. Jusqu’à la fin de leurs règles, il leur est interdit d’entrer en contact avec d’autres personnes et même d’utiliser les sources d’eau publiques. Dans ces conditions, des femmes et jeunes filles sont décédées suite à une maladie ou morsure de serpent.

Depuis août 2017, une loi vient renforcer un arrêt de la Cour suprême du Népal de 2005 qui rend illicite la pratique du Chaupadi. Les personnes reconnues coupables d’exclure les femmes du foyer en période menstruelle risquent d’encourir une peine de prison de trois mois et une amende de 3’000 roupies (environ 25 euros). Pour renseigner sur la portée et les implications de cette nouvelle loi, un travail de sensibilisation important reste à faire.

L’organisation partenaire SOSEC mène des campagnes d’information et a mis en place une structure de protection des femmes et des filles adolescentes, où elles peuvent se réfugier lors de leurs règles. La lutte contre le mariage des enfants est également menée dans le même contexte.

D’autres axes d’action se concentrent sur les enfants qui sont motivés à suivre une éducation régulière, les jeunes gens qui sont appuyés pour trouver du travail dans leur région plutôt que d’émigrer vers d’autres pays, ainsi que les femmes qui sont rassemblées dans des groupes d’entraide qui renforcent leurs capacités d’autogestion. Au total, plus de 3’700 villageois (femmes, adolescents et enfants) vont bénéficier directement de ce programme.

Vous trouverez plus d’informations sur le projet sous http://www.aein.lu/activites-de-developpement-pour-femmes-enfants-et-adolescents/