Rise Up – agissons ensemble contre les violences sexuelles en temps de guerre
Lors du forum international “Stand Speak Rise Up!”, qui a eu lieu le 26 et 27 mars 2019 à Luxembourg, un appel a été lancé par S.A.R. la Grande-Duchesse du Luxembourg pour créer une alliance internationale regroupant des survivantes et des personnalités de la société civile afin de renforcer la lutte contre les violences sexuelles dans les zones sensibles, améliorer la prévention et mettre en œuvre des solutions de réparation et de reconnaissance adaptées.
Le viol est utilisé comme arme de guerre lors de nombreux conflits, et cela a notamment été le cas au Népal lors de la guerre civile qui a sévie de 1996 à 2006. Or nombre d’auteurs de ces crimes de guerre sont aujourd’hui solidement établis comme dirigeants politiques, gardes du corps, ou dans d’autres fonctions. Cela compromet les droits des victimes, et, pour que justice soit rendue aux survivants du conflit, il est incontournable de mener une campagne de plaidoyer pour faire pression sur le gouvernement népalais.
Le forum a mis les survivantes au cœur des discussions et a ainsi permis à ces femmes courageuses de faire entendre leur voix – une première mondiale ! Il est grand temps de passer à des actions concrètes et de s’engager par tous les moyens utiles, en faveur des survivantes.
Depuis janvier 2016, Aide à l’Enfance de l’Inde et du Népal (AEIN) soutient un projet de son partenaire Women’s Rehabilitation Center (WOREC) dans les municipalités rurales de Khara et Pipal et dans la municipalité de Musikot du district de Rukum, situé dans la région de développement Moyen-Ouest au Népal. L’objectif de l’action est de faire valoir les droits des femmes à la justice, et de lutter contre l’impunité des personnes qui ont perpétré des violences sexuelles pendant la guerre civile.
« Ma famille n’a pas réagi outre mesure à ce qui m’était arrivé car presque toutes les femmes à Rukum ont été violées, certaines maintes fois. Certaines femmes ont été si gravement ‘cassées’ par des viols répétés commis par les militaires qu’elles sont à peine capables de se tenir debout » – témoignage d’une survivante.
Accès à la justice
Une cinquantaine de cas de violence à l’égard des survivantes du conflit seront documentés et traités par des avocats à des fins de plaidoyer politique et pour mener des actions en justice. De plus, un mécanisme de suivi et de reporting régulier sera mis en place pour soutenir les victimes du conflit. Finalement, les autorités locales élaborèrent au moins une loi ou un plan local en adoptant les dispositions des résolutions 1325 et 1820 des Nations Unies.
Guérir l’esprit, guérir le corps
Deux centres de conseil de proximité pour femmes seront créés et 1’500 femmes bénéficieront d’un soutien thérapeutique et de conseils en matière de santé mentale et d’aide psychosociale, et d’assistance juridique. En outre, trois camps de santé et un camp de wellness seront organisés en 2019 pour les survivantes.
Réinsertion économique
200 victimes de violences recevront un soutien financier à la création d’activités génératrices de revenu, seront formées aux techniques agricoles et recevront un soutien en semences de légumes améliorées pour une pratique réussie des jardins potagers ;
Les bénéficiaires directs du projet sont 1’700 femmes victimes d’abus sexuels, jeunes filles et villageois des municipalités rurales cibles. La population totale compte 6’850 habitants et la majorité des habitants sont de la communauté marginalisée des Magar. Toutefois, ce projet appuiera indirectement toutes les femmes du pays par le biais des actions de plaidoyer menées pour changer les lois discriminatoires envers les femmes.
Le budget sur la période de janvier 2019 à décembre 2020 porte sur environ 193 000 euros dont 80% sont pris en charge par la Direction de la Coopération au développement luxembourgeoise. La part AEIN en fonds privés à récolter est de 38 600 euros.
En cette journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle dans les conflits qui est célébrée aujourd’hui, nous nous mobilisons afin de souligner la nécessité d’une approche centrée sur les survivantes, et de partager la manière dont cette approche est mise en œuvre dans le monde.
Ensemble continuons le combat contre les violences sexuelles et soutenons les survivantes dans leurs efforts admirables pour guérir et demander justice et réparation !
Plus d’informations sur le projet d’AEIN sous https://www.aein.lu/programme-de-soutien-aux-femmes-victimes-dabus-sexuels-pendant-la-guerre-civile-nepalaise-1996-2006/